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dimanche 10 août 2014

BAILLARGÉ

M. Salvini a reçu du Canada, comme suite à sa communication sur les retables en Haut Poitou, une lettre de M. Gérard Morisset, conservateur du Musée de la Province de Québec, qui indique que dans son pays le mot retable s'entend toujours dans le sens de motif d'architecture et de sculpture au fond du sanctuaire, et développe en outre une comparaison entre ces meubles tels qu'ils se présentent en Poitou et ceux de la Nouvelle France. Il croit qu'il s'agit d'une filiation normale entre les sculpteurs de l'Ouest de la France et les sculpteurs canadiens, c'est le cas de Jean Baillargé, né à Villaret, chef d'une dynastie canadienne de sculpteurs et architectes1.
§ Ier.
1. — BAILLARGÉ (Pierre), né vers 1670 et inhumé le 21 mars 1740 à Blanzay, fut l'époux de Marie Eschallé, dont il eut : 1) Jean, baptisé le 27 août 1688 à Blanzay. 2) René, baptisé le 5 novembre 1690 à Blanzay. 3) Michelle, née vers 1690 et inhumée le 20 décembre 1762 à Blanzay, qui y avait épousé, le 23 janvier 1719, Charles Rousseau, veuf. 4) Jean, qui suit.
2. — BAILLARGÉ (Jean), baptisé le 3 juillet 1695 à Blanzay, épousa, le 25 janvier 1719, à Blanzay, Jeanne Bourdois, fille de feu François et de Jeanne Garreau, dont il eut : 1) Marie, baptisée le 1er janvier 1720 à Blanzay. 2) Jacques, baptisé le 18 décembre 1722 à Villaret. 3) Jean, qui suit. 4) Antoinette, baptisée 9 février 1729 à Villaret, qui épousa, le 14 janvier 1756, à Civray, François Rolland. 5) Jeanne, baptisée le 30 octobre 1731 à Villaret et décédée le 24 décembre 1800 à Saint-Clémentin, qui avait épousé, le 29 juillet 1760, à Civray, Étienne Chargelègue. 6) Pierre, baptisé le 26 juillet 1737 à Villaret.
3. — BAILLARGÉ (Jean), baptisé le 31 octobre 1726 à Villaret, fut un architecte et ingénieur militaire de formation. Il quitta la France pour s'établir en Nouvelle-France en 1741. Considéré comme le père de la tradition artistique des Baillairgé, il contribua à la continuité de l'art traditionnel de la Nouvelle-France. Sont à son honneur la construction de nombreuses résidences privées et l'aménagement du décor intérieur de la Basilique-Cathédrale Notre-Dame de Québec avec son fils François. Il participa également à la reconstruction de l'église Notre-Dame-des-Victoires2. Il mourut le 6 septembre 1805 à Québec. Il y avait épousé, le 1er mai 1750, Marie-Louise Parant, fille d'Antoine et de Marie-Angélique Delaunay. De leur union, ils eurent 11 enfants, dont : 1) Marie-Antoinette, baptisée le 13 mai 1752 à Québec, qui épousa, le 10 juillet 1775, audit lieu, Jean-Pascal Letourneau, fils de Jean et de Geneviève Gauthier. 2) Geneviève, baptisée le 11 janvier 1755 à Québec et inhumée le 17 juillet 1781 au même lieu, qui y avait épousé, le 14 février 1774, Guillaume Beriault, fils de Joseph et de Jeanne Bernier. 3) François, qui suit. 4) Pierre Florent, rapporté en § II. 5) Marie-Anne, baptisée le 30 avril 1765 à Québec, qui y épousa, le 5 février 1793, Joseph Girouard, fils de Joseph et de Marie-Anne Demolier.
4. — BAILLAIRGÉ (François), né le 21 janvier 1759 à Québec et décédé le 15 septembre 1830 au même lieu, était un architecte, de même qu'un peintre et un sculpteur québécois. Fils de Jean Baillairgé, François commença son apprentissage dans l'atelier de son père à l'âge de 14 ans. Là, il étudia et exerça l'ébénisterie, la sculpture et l'architecture. Son frère, Pierre-Florent, était aussi sculpteur et un associé dans l'affaire. Il a aussi étudié au Petit Séminaire de Québec et a ensuite étudié à Paris trois ans, revenant au Bas-Canada en 1781. Son entraînement à Paris, quoique non complété, lui donna une bonne base en peinture, en sculpture et en architecture. Une bonne partie de son œuvre était dans le champ de la peinture et il était très productif bien qu'il n'est pas atteint le niveau de succès qu'il espérait. Il a atteint par ailleurs un haut niveau d'excellence en tant que sculpteur sur bois dans des projets architecturaux en travaillant dans l'atelier de son père. En 1815, il a fait entrer son fils, Thomas, dans l'affaire familiale et ils produisirent ensemble quelques œuvres substantielles. François a aussi produit plusieurs plans d'architecture pour divers clients3. Il avait épousé, le 9 janvier 1787, à Québec, Josephte Boutin, fille de Jean-Baptiste et de Josephte Gaudin, ayant eu 6 enfants, dont : 1) François Thomas, qui suit.
Thomas
Baillairgé
(1791-1859)
5. — BAILLAIRGÉ (François Thomas), né le 20 décembre 1791 à Québec, était considéré par l'abbée Jérôme Demers comme "le plus grand architecte du Bas-Canada". Il fut architecte diocésain entre 1820 et 1850. Réalisateur de la façade de la Basilique-Cathédrale Notre-Dame de Québec, du palais épiscopal et de nombreux édifices publics, il est l'un des premiers architectes à abandonner les chantiers de constrution pour ne se concentrer que sur la création de plans architecturaux. On lui attribue notamment les plans de l'Archevêché de Québec, ainsi que de quelques bâtiments appartenant au Séminaire de Québec. Il travailla également aux plans de l'église de l'Hôtel-Dieu de Québec, de l'ancienne église Saint-Roch et de Deschambault4. Il mourut sans alliance le 9 février 1859 à Québec et fut enterré deux jours plus tard sans grande cérémonie dans la crypte de la cathédrale, dont il avait érigé la façade en 1843 et qui fut l'oeuvre de son père et de son grand-père.
§ II.
4. — BAILLAIRGÉ (Pierre Florent), né 29 juin 1761 à Québec et mort le 9 décembre 1812 audit lieu, effectua d'abord des études pour devenir prêtre. Abandonnant ses études après 7 ans, il se tourna vers la menuiserie et la sculpture. Il fut aussi fonctionnaire et lieutenant dans la milice. Avec l'aide de son père et de son frère, il réalisé plusieurs ensembles religieux dans la région de Québec, dont celui du choeur de la Basilique-Cathédrale Notre-Dame de Québec et du tabernacle de l'église Saint-Charles Borromée5Il avait épousé, le 24 novembre 1789, à Québec, Marie-Louise Cureux, dit Saint-Germain, qui lui donna 7 enfants, dont : 1) Jean-François, né le 11 mars 1798 à Québec, qui fut ordonné prêtre en 1823. Il fut successivement vicaire à Saint-Eustache (1823-1824), à Loretteville (1824-1826), à Chambly (1826), et enfin à Château-Richer. Il fut par la suite professeur au séminaire de Québec, jusqu'en 1848, puis économe jusqu'à sa mort survenue le 5 octobre 1880 à Québec. 2) Pierre Théophile Ferdinand, qui suit. 3) Louis de Gonzague, avocat et homme d'affaires, philanthrope, né le 18 février 1808 à Québec et mort sans alliance le 20 mars 1896.
5. — BAILLAIRGÉ (Pierre Théophile Ferdinand), imprimeur, né le 12 mars 1801 à Québec, fils de François (4e degré, § Ier.), fut l'époux de Charlotte Janvrin, dont il eut : 1) Georges Frédéric Théophile, qui suit. 2) Charles Philippe Ferdinand, rapporté en § III.
Georges Frédéric
Ferdinand
Baillairgé
(1824-1909)
6. — BAILLAIRGÉ (Georges Frédéric Ferdinand), né le 16 octobre 1824 à Québec, fut fonctionnaire, arpenteur, ingénieur et auteur et mourut le 7 décembre 1909 à Joliette. Il avait épousé, le 23 août 1852, aux Cèdres, Charlotte-Rachel Giroux, fille de Pierre et d'Angélique Chartrand, puis, le 10 octobre 1893, à Saint-Germain-de-Rimouski, Marie-Ursule Côté, veuve de Rodolphe-Cyprien Tanguay, et enfin, le 6 février 1896, à Québec, Marie-Geneviève Alphonsine Lefrançois. Il mourut le 7 décembre 1909 à Joliette, ayant eu 10 enfants du premier lit et 2 fils du troisième lit, dont6 : 1) Charles Théophile, du premier lit, né le 28 juillet 1855 à Mathilde, qui épousa, le 12 septembre 1882, à Québec, Marie-Louise Lemieux, fille de Pierre et d'Hermine Ménard. 2) Euclide, qui suit. 3) Blanche, née le 6 août 1858 aux Cèdres et morte le 13 avril 1944 au même lieu, qui avait épousé, le 25 avril 1892, à Joliette, Moïse Lefèbvre, fils de Pierre et de Charlotte Émilie Cadieux. 4) Marie-Josephte Charlotte, née le 26 octobre 1862 aux Cèdres, qui avait épousé, le 26 octobre 1882, à Ottawa, Aimé Trudel, fils de Louis-Michel et de Zoé Héroux.
7. — BAILLAIRGÉ (Euclide), né le 13 novembre 1856 aux Cèdres et décédé le 26 novembre 1938 au même lieu, avait épousé, le 7 janvier 1879, à Montréal, Caroline Denis. De leur union, naquirent7 : 1) Lucien, né le 2 avril 1893, qui épousa, le 1er avril 1917, à Vaudreuil, Rosanna Normandeau. 2) Antoine, né le 1er janvier 1896 aux Cèdres et décédé le 13 janvier 1950, qui avait épousé 1°) le 2 août 1914, à Montréal, Germaine Arsenault, fille d'Émilien-Emmanuel et de Valentine Sauve, puis 2°) le 6 avril 1922, au même lieu, Florida Quesnel, fille de Benjamin et d'Élise Chartrand, d'où postérité. 3) Jean-Baptiste, né le 28 août 1901  aux Cèdres et décédé le 13 juillet 1965 au même lieu, qui avait épousé, le 28 avril 1923, à Lachine, Yvonne Desrosiers, d'où postérité.
§ III.
Charles Philippe
Ferdinand
Baillairgé
(1826-1906)
6. — BAILLAIRGÉ (Charles Philippe Ferdinand), fils de Pierre Théophile Ferdinand et de Charlotte Janvrin (5e degré, § II.), né en 1826 et mort en 1906, fut un brillant ingénieur à la ville de Québec durant 33 ans, fonction qui lui mermettra de concevoir les plans de la terrasse Dufferin et du parc des Champs-de-Bataille avec Lord Dufferin. Il travailla aussi sur les plans de plusieurs édifices religieux de la ville de Québec; tels que la clôture du parvis de la cathédrale Notre-Dame de Québec; quelques bâtiments du Séminaire de Québec, la chapelle historique Bon-Pasteur, l'ancienne église Saint-Roch et la chapelle des Soeurs de la Charité. S'inspirant des styles néoclassiques et néogothiques, il construisit la deuxième prison du Québec, incorporé aujourd'hui au Musée du Québec8. Il avait épousé, 1°) le 11 juin 1849, à Beauport, Euphémie Duval, fille de Benjamin, capitaine de vaisseau, et de Johanna Kelly, puis 2°) le 21 avril 1879, à Québec, Annie Wilson. De son premier lit naquirent 11 enfants et de son second 9 enfants.
1— Lectures de la séance du 21 janvier 1954 de la Société des Antiquaires de l'Ouest, Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest et des Musées de Poitiers, 1er trimestre 1954.
2— Fiche de Jean Baillargé (patrimoine-religieux.com).
3— Fiche Wikipedia de François Baillairgé.
4— Fiche de Thomas Baillairgé (patrimoine-religieux.com).
5— Fiche de Pierre Florent Baillairgé (patrimoine-religieux.com).
7idem.
8— Fiche de Charles Baillairgé (patrimoine-religieux.com).

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