samedi 26 janvier 2013

de LA DUGUIE

Blason : d'argent au chevron de gueules, chef d'azur à 3 étoiles d'or (Armorial de Dupuy, Bibl. Nat. fonds Dupuy, 220, p. 212) — on trouve aussi : d'argent à 2 chevrons de gueules, au chef de sinople chargé de 3 étoiles d'or (Arm. des échevins).
1. — LA DUGUIE (Antoine de), le premier que l'on rencontre à Poitiers d'après le Beauchet-Filleau, était échevin de cette ville dès 1522. Il eut, croyons-nous, pour fils : 1) Antoine, qui suit.
2. — LA DUGUIE (Antoine de), écuyer, fut reçu le 1er août 1542 docteur en droit et professeur en l'Université de Poitiers. Le 12 juillet 1549, il acheta de René de Rilly la terre de la Mauvinière, paroisse de Blaslay. Il fut reçu échevin de Poitiers le 13 mars 1556, à la mort de Jean Rat.
"Le XXIIIIe février 1557, je feuz envoyé vers le roy de Navarre et la royne pour préparer leur venue à Poictiers, où estoyent messieurs de la Poictevinière, de Chaumes, de l'Espinoux, de Clavrierres, de la Duguye et de la Bidolière, et fut par moy dict ce qui s'en suit : « Les citoyens et habitans de la ville de Poictiers, sire, ont envoyé aucuns de leurs décurions vous prsenter toute obéissance et très humble service et entendre voz commandemens pour les exécuter de tout nostre pouvoir, comme vous estant, sire, de vostre grâce, naturelle et héréditaire clémence nostre vray protecteur, nostre guyde et nostre garde, et duquel tout le repoz et assurance de nostre républicque deppend, vous suppliant très humblement, sire, nous avoir et maintenir soubz vostre faveur et protection. » autant en substance fut dict à la royne." (Journaux de Jean de Brilhac, conseiller en la sénéchaussée du Poitou de 1545 à 1564, et de René de Brilhac, conseiller au présidial de Poitiers de 1573 à 1622, par M. Bélisiaire Ledain, p.3).
Bouchorst, dans son poème sur la prise de Poitiers par les calvinistes en 1562, s'exprime ainsi sur le compte de ce savant : Mitis et excelsa vir bonitate potens. Il avait cependant été du nombre de ceux qui se trouvèrent au premier conventicule des sectateurs de Calvin, dès 1558, comme l'indique l'Histoire de la vie, des ouvrages et des doctrines de Calvin, par M. Audin, p. 428 & 429 : "Ce fut à Poitiers, dans un jardin de la rue Basse-Treille, que Calvin présida la première assemblée des réformés. Là se trouvèrent Antoine de la Duguie, docteur régent, Philippe Véron, procureur au siège, Albert Babinot, lecteur à la ministerie, la salle où le professeur commentait les Institutes : Jean Vernon fils, Jean Boisseau, sieur de la Borderie, avocat, Charles le sage, docteur. Ce furent les premiers apôtres qui allèrent en province prêcher la doctrine Luthéro-calviniste."
Il se trouva en 1559 à l'assemblée tenue à Poitiers pour la réformation de la Coutume. Il devint le doyen de l'Université et jouit dès lors d'une grande réputation. Il lui est attribué le titre de docteur régent : en 1584, on le trouve doyen de la faculté des droits (Inv. des arch. de la ville de Poitiers, n°1544). Il avait alors 67 ans environ. Il dut, pour cause de religion, abandonner Poitiers en 1585, afin d'éviter les persécutions des partisans de la Sainte-Union[2] et mourut le 18 septembre 1586. Il avait épousé, vers 1540, Madeleine Aubert, fille de Jean, sieur de Pimpaneau, qui lui apporta ce fief (dans le faubourg de Montbernage à Poitiers). Actuellement, il ne reste plus que le nom d'une impasse, qui témoigne de la présence de ce fief.
De son mariage, il eut : 1) Guy, qui suit. 2) Pierre, baptisé le 1er avril 1549 à Saint-Jean-Baptiste de Poitiers, qui fut avocat au Parlement de Paris et parrain de sa nièce Hélène en 1588. 3) Antoine, écuyer, sieur de Boisrond, qui « se dit avocat et lecteur ordinaire ès écoles de l'Université de Poitiers » (acte du 6 mars 1586, minutes Guyonneau). Il fut docteur régent et présida aux examens de licence de Descartes le 10 novembre 1616, en qualité de doyen de la Faculté (registres de la Faculté de droit)[3]. Il épousa Françoise de Bassac (voir l'article de BASSAC), dont il eut[4] : a) Catherine, baptisée le 2 mars 1586 à Poitiers, par. Sainte-Opportune, mariée à Thurageau, vers 1631, à Daniel de Nouveau, écuyer, sieur du Villiers, demeurant au logis noble de Boisrond, à Thurageau en 1640. b) Hélène, baptisée le 25 mars 1588 à Poitiers, par. Notre-Dame-la-Petite, absente du partage en 1640. c) Antoine, baptisé le 19 juillet 1590 à Poitiers, par. Saint-Porchaire, également absent du partage en 1640. d) Louise, mariée à noble homme Pierre Huguet, sieur de Champabou (Thurageau), conseiller du roi à l'élection de Poitiers, habitant paroisse Saint-Hilaire en 1640. Elle était veuve le 31 août 1655. e) Françoise, mariée à Pierre Dunoyer, sieur de la Grange, mes ancêtres (v. DUNOYER de Civray). Elle forma une communauté par acte du 19 mars 1659, devant Surreau, notaire à Civray, avec sa fille Catherine et son gendre Paul Chein. f) Magdeleine, mariée à Daniel Pain, docteur ès théologie à Châtellerault en 1640. Celui-ci avait fait des études littéraires à l'Académie de Saumur où il fut reçu maître ès arts le 10 novembre 1617, puis des études théologiques à Genève sous le rectorat de Benedict Turreltin, jusqu'en mai 1620 en même temps que son compatriote David Primerose. Après son retour de Glasgow, il fut nommé pasteur à Châtellerault, dans le Haut-Poitou, de 1626 jusqu'à 1650. II semble avoir exercé le ministère dans cette Eglise pendant plus de trente-cinq ans, jusque vers la fin de sa vie. En août 1631, il représente les Eglises du Poitou au Synode de la province de l'Anjou, à Loudun, comme suppléant du pasteur de Thouars. Il siègea en 1637 au Synode national d'Alençon[5].
3. — LA DUGUIE (Guy de), écuyer, sieur de la Mauvinière, fut baptisé le 25 septembre 1548 à Poitiers, par. Saint-Jean-Baptiste et fut parrain à Saint-Cybard le 20 septembre 1592. Il fut avocat au présidial de Poitiers en 1589 à 1592, rendit aveu pour la Mauvinière le 28 juin 1617 et décéda vers 1631. Marié à Susanne Ferruau, il en eut : 1) Pierre,  écuyer, sieur de Pimpaneau, baptisé le 22 août 1588 à Poitiers, Saint-Porchaire. Il fit aveu de ce fief en 1635 et 1642 (Arch. Vienne, Sainte-Croix, 16). Il mourut sans postérité et fut inhumé le 13 mars 1654 à Sainte-Radégonde de Poitiers : « le 13 may 1654 jay converty et enterré pierre de la duguye, escuier, sieur de la mauvinière et de pimpanneau qui estoit calviniste et est mort en bon catholique »[6]. 2) Jean, baptisé le 19 septembre 1589 à Poitiers, Saint-Porchaire. 3) Susanne, baptisée le 12 janvier 1592 à Poitiers, Saint-Porchaire. 4) Jacques, qui suit.
4. — LA DUGUIE (Jacques de), écuyer, sieur de Pimpaneau et de la Mauvinière, rendit aveu pour ce premier fief à l'abbaye de Sainte-Croix, le 3 juin 1654, suite au décès de son frère aîné. Il avait fait partie de l'assemblée des nobles tenue à Poitiers en 1651, pour nommer des députés aux États de Tours, et il fut ordonné le 1er avril 1667 que ses titres de noblesse seraient renvoyés aux commissaires pour être examinés. Il épousa avant 1640 Catherine Chitton, fille de François, sieur des Combes et de Montlaurier (Asnois) et de la Touche-Geoffroy (Genouillé) et de Jeanne Bichon, qui lui donna : 1) Susanne, fut mariée le 5 février 1660 à Léon de Saint-Gelais-Lusignan, chevalier, seigneur de Villiers, à qui elle apporta la terre de la Mauvinière. Ce dernier eut plusieurs enfants, entre autres Susanne, baptisée, en 1662, par Chaigneaux, dans le château de Séligny, en présence de Jacques de Saint-Gelais, et de Catherine Chitton (Arch. Tr. 343). En 1689, Léon de Saint-Gelais fut encore enfermé dans la citadelle du Pont-de-Larche, comme mauvais catholique (Ibid. M. 667). Sa femme imita sa constance, cependant elle finit par abjurer et obtint, en 1700, une pension de 500 livres (Ibid. E. 3386)[7].
Sources : [1] Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, Beauchet-Filleau, tome 3, p. 202 et 203. [2] L'assistance publique à Poitiers jusqu'à l'an V, par Pierre Rambaud, Mémoires de la société des antiquaires de l'Ouest, 1911, p. 189. [3] Histoire de l'Université de Poitiers : passé et présent (1432-1932), sous la direction du doyen Boissonnade, 1932, p. 173. [4] Partage de la Duguye, 2 mars 1640, reçu par Maxias. [5] Gerald Autier et le Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, 1836. [6] merci Jean-Paul. [7] La  France protestante, tome VII, par Émile & Eugène Haag, 1857, p. 149.

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